Le 23 novembre 2016, dans un entretien au magazine "Le Point" il évoquait les effets positifs de la colonisation de l’Algérie : "Alors oui… en Algérie il y a eu la torture mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie."
Dans cette nouvelle interview qu’il donne le 15 février 2017, à la chaîne privée Echorouk News , il semblerait revenir sur cette position annoncée 3 mois plus tôt. Mais sur le fond il suffit de relire cette "nouvelle" déclaration pour constater que, en fait, il garde la même position : "La colonisation fait partie de l’histoire française, c’est un crime contre l’humanité, une vraie barbarie. Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes", reconnait-il à l’égard des personnes qui auraient pu lire "ses propos comme niant la barbarie". "En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé" tempère t-il cependant, citant la formule "La France a installé les droits de l’Homme en Algérie, mais elle a oublié de les lire".
Certes il utilise l’expression de "crime contre l’humanité" pour qualifier la colonisation et sur ce point, on ne peut que partager cet avis, mais il insiste en déclarant : "En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé".
Autrement dit, selon lui : certes la colonisation a été à l’origine de barbaries constituant un crime contre l’humanité, mais, "nécessaire", pour apporter l’émergence d’un Etat (il oublie cependant de dire que l’indépendance de cet état n’a pu être obtenu que suite à la lutte du peuple Algérien), les richesses, une classe moyenne, des éléments de civilisation…
Et dans ces déclarations, il n’a pas inclus les crimes d’état, crimes de guerre commis en particulier entre mai 1945 et mars 1962 dont la France porte la lourde responsabilité.
Cependant, cette "avancée" dans les mots, pondérée par les réserves d’aspects quand même positifs de la colonisation, soulève déjà une réaction d’une partie de la droite la plus extrême, toujours nostalgique de l’Algérie Française, de l’OAS.
P.S. : Certains sont allés plus loin qu’Emmanuel Macron. François Fillon, candidat à la candidature de la droite à la présidentielle de 2017, avait affirmé en novembre dernier, au sujet de la colonisation, que la France n’était "pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord".
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