Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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Collusion Front National / Les Républicains à Perpignan
Article mis en ligne le 28 avril 2017
dernière modification le 10 mai 2017

par Henri POUILLOT
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A Perpignan, c’est une tradition, depuis la fin de la Guerre d’Indépendance de l’Algérie de vouloir "honorer" l’Algérie Française et l’OAS. La Dynastie Alduy, père et fils, s’était distinguée.Le Père, député maire de Perpignan avait beaucoup participé à mettre en "valeur" la Ville de Port-Vendres toute proche, symbole du départ de la colonisation de l’Algérie(voir). Le Fils a permis de réaliser une stèle dans le cimetière, en 2005, pour "honorer" les 4 condamnés à mort et exécutés pour leurs crimes commis au nom de l’OAS. Son ancien adjoint Jean-Marc Pujol,, devenu maire a terminé le "Mur des disparus" et le Musée de l’Algérie Française.

Cela ne suffisant pas, aujourd’hui, sans doute pour rivaliser avec Robert Ménard à Béziers, il est décidé de baptiser 2 nouvelles rues, l’une "Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc", l’autre de "Pierre Sergent"

Le Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, certes, ce fut un officier résistant, interné dans un camp nazi pendant le Seconde Guerre Mondiale. Mais pendant la Guerre de Libération de l’Algérie, à la tête du 1er REP (Régiment Étranger de Parachutistes) il s’est distingué en pratiquant massivement la torture, comme l’ont fait les nazis, et ensuite il participa au putsch du 21 avril 1961 pour tenter de renverser la République. Certes il a été réhabilité, amnistié.. Comment peut-on honorer un individu qui tenta de renverser la République ? Ce symbole montre comment peuvent être galvaudées les valeurs de notre république.

Pierre Sergent, dont les obsèques en 1992 se sont déroulées dans la cité catalane, était un anti-communiste notoire et une figure de l’extrême droite française puisqu’il a porté à plusieurs reprises les couleurs du Front national lors d’élections, allant jusqu’à être élu député au printemps 1986. Résistant à l’âge de 18 ans dans le maquis de Sologne, il devient ensuite officier durant la guerre d’Indochine puis en Algérie où il participe au putsch d’avril 1961. Il est condamné à mort en 1962 et 1964, par contumace pour son activité de responsable OAS, il s’était enfuit en Suisse et en Belgique. Il bénéficiera de la loi d’amnistie de 1968.

En 1985, il intègre le comité central du Front national, jeune parti de Jean-Marie Le Pen. Ce parti d’extrême droite le parachute en Roussillon où il n’a pas de lien personnel, mais il s’agit de miser sur son image auprès des électeurs pieds-noirs. Il obtient respectivement 25 % et 30 % des votes aux deux tours des élections municipales, et il mène le FN au score de 46 % aux élections cantonales de 1989.

Aujourd’hui, le maire Les Républicains, Jean-Marc Pujol a annoncé en conseil municipal le 20 avril dernier que son projet datant de 2014 de rendre les "honneurs" à ces 2 sulfureux personnages allait se concrétiser dans les prochains jours.

Cet exemple montre comment la collusion entre "Les Républicains" et le font National dans cette ville, dans la région, se porte bien. C’’est tout un symbole, y compris pour la jeunesse : même des personnes condamnées (dont l’une même à la peine de mort), ayant voulu renverser la République, peuvent être ensuite "honorés". Ensuite, ces "élites", ceints de leur écharpes tricolores, dans le discours d’inauguration, vont réclamer le respect de la police, une exemplarité, le respect des valeurs de notre République et se permettent de les bafouer...

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