Le 14 Mars 2015 restera une triste date à Béziers et pour l’histoire Franco-Algérienne : une ignominie
Robert Ménard, Maire de Béziers élu avec le soutien du Front National, au milieu des anciens parachutistes arborant leurs bérets et insignes, commettait, en ce 14 mars 2015, une quadruple infamie :
le 15 mars 1962, l’OAS (Organisation Armée Secrète) assassinait 6 inspecteurs de l’Éducation Nationale chargés du suivi des centres sociaux en Algérie.
Débaptiser la rue du 19 mars 1962, date de ’application du cessez le feu mettant fin à la Guerre d’Algérie est une provocation inacceptable. Le prétexte ? Après le 19 mars, il y eu encore des combats, des morts. Certes, de nombreux innocents en furent les victimes. Mais l’OAS porte LA terrible responsabilité d’avoir voulu pratiquer la politique de la terre brûlée afin de tenter de remettre en cause ce cessez le feu. A Alger lors de la manifestation du 26 mars (une semaine après cette signature) des commandos de cette organisation terroriste, criminelle faisait feu sur les militaires provoquant ainsi une riposte inévitable sur les manifestants. A Oran, pour le 5 juillet l’OAS avait décidé, en multipliant depuis plusieurs jours de tenter d’empêcher que les Algériens puissent fêter leur indépendance, multipliant jusqu’au dernier moment les provocations. Il ne faut pas s’étonner en suite que, lorsque les unités du FLN rentrant dans la ville, ne répondent brutalement aux provocations, faisant ainsi des centaines de victimes.
Donner à cette rue le nom du "Commandant Hélie Denoix de Saint Marc, Héros national" est une autre infamie. Certes cet officier fut résistant, interné dans un camp nazi pendant le Seconde Guerre Mondiale. Mais pendant la Guerre de Libération de l’Algérie, à la tête du 1er REP (Régiment Étranger de Parachutistes) il s’est distingué en pratiquant massivement la torture, comme l’ont fait les nazis, et ensuite il participa au putsch du 21 avril 1961 pour tenter de renverser la République. Certes il a été réhabilité, amnistié.. Mais le jugement que l’on peut porter sur une personne, c’est bien à partir de son action, en fonction de son évolution, de son comportement, de ses combats. Considérer que ce personnage est un "Héros Français" est donc une imposture notoire.
Déclarer : "L’Algérie, c’était notre paradis à nous" c’est d’une part faire une apologie indécente du colonialisme, d’autre part une insulte au peuple Algérien. Comment oser tenir de tels propos ?
Vraiment, une telle démarche est une ignominie sans nom.
Heureusement que le Premier ministre, au dernier moment, a quand même contesté cette initiative. Il vaut mieux tard que jamais. Le Préfet de l’Hérault, le ministre des Anciens Combattants avaient été saisi depuis des semaines, le Gouvernement aurait pu agir au lieu de laisser faire.