Nous sommes dans cette période du 60ème anniversaire de cette "Toussaint Rouge", le déclenchement de la Guerre de Libération, qui aboutira près de 8 ans plus tard, à un état Algérien indépendant.
Le 8 mai 1945, c’était le prémisse de cette évolution. La manifestation à Sétif, avec le drapeau algérien brandi, c’était l’annonce d’une marche vers un combat pour l’indépendance. La féroce répression organisée par l’Armée, la police et les milices à Sétf mais aussi à Khérrata, Guelma... fera plus de 40.000 morts. Le général Duval dira alors avoir "gagné" 10 ans de paix.
Le colonialisme, en imposant un racisme institutionnel, une sorte d’apartheid considérant les indigènes comme des sujets pouvant servir de chair à canon mais pas comme des citoyens à part entière, porte la responsabilité de cette Guerre. La France, en refusant des droits élémentaires à la population autochtone, a donc contraint les Algériens à la seule solution qui leur restait : la lutte armée pour obtenir leur dignité.
Pendant cette Guerre de libération, la France porte une terrible responsabilité d’avoir multiplié les crimes d’état (8 mai 1945, 17 octobre 1961, 8 février 1962...) et les crimes contre l’humanité (torture, viols, corvées de bois, villages rasés au napalm, camps d’internement publiquement appelés de regroupement, utilisation des gaz sarin et Vx, des crevettes Bigeard, des essais nucléaires...). Elle ne les a toujours pas reconnus ni donc condamnés, 60 ans plus tard.
Il est plus que temps que les plus hautes autorités de notre pays s’engagent dans cette voie. Il n’est pas tolérable d’entendre notre Président de la République donner des leçons de droits de l’homme à tout va tant que nous continuons de cautionner un tel passé.
A l’occasion de mon voyage à Alger dans cette période, j’aurai l’occasion de pouvoir m’exprimer à ce sujet.
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