Le 30 novembre 2013, la chaine de télévision LCP organisait un débat dans le cadre de son émission "Entre les Lignes", sur le thème "Comment être français" entre Jean-Pierre Chevènement et Alain Finkielkraut.
Ces deux personnages viennent de publier chacun un livre. Pour Alain Finkielkraut c’est "L’identité malheureuse" et pour Jean-Pierre Chevènement c’est "1914-2014, L’Europe sortie de l’histoire ?".
Alain Finkielkraut a commencé par un plaidoyer, que n’auraient pas reniés Nicolas Sarkozy ou son conseiller Patrick Buisson, sur la nécessité de revenir sur le débat d’une identité nationale française et de la mettre en oeuvre sur une base xnénophobe, Pour lui, la société française doit rester "judéo-chrétienne". L’islam n’y a pas vraiment sa place. La France n’a pas vocation à devenir multiculturelle...
Ce à quoi Jean-Pierre Chevènement a répliqué, que pour l’essentiel, il partageait l’avis du "philosophe", à quelque nuances près, parce qu’il est persuadé qu’il est nécessaire de conserver une identité nationale typiquement Française. Pour mériter la nationalité française, il faut donc "adopter les modalités de la civilisation européenne".
De la part de Alain Finkielkraut on ne peut pas vraiment s’étonner d’une telle position. Pour Jean-Pierre Chevènement, que certains pensent de gauche, cela n’est surprenant que si l’on oublie un certain nombre de ces positions antérieures.
Dans cette émission, Jean-Pierre Chevènement a revendiqué très clairement son attachement à l’aspect positif du colonialisme, en effet il a affirmé : "sans la colonisation, aurait-on aujourd’hui une telle influence de la francophonie ?"
Son expression "des sauvageons", ces jeunes "issus de l’immigration"(1) qu’il fallait "discipliner" est parfois oubliée mais était déjà une claire allusion à la discrimination d’origine coloniale qui était sa conception.Mais il s’est distingué depuis de façon encore plus odieuse.
En effet, il est aussi à l’initiative de l’inauguration d’une rue "Colonel Jeanpierre" à Belfort, cet officier tortionnaire pendant la bataille d’Alger, officier de la Légion Étrangère. En effet dans son livre "Le courage de décider" publié en janvier 2002 il écrivait, page 23 : "Mon poste dans le Bled, à un endroit dénommé Aïn Cheurfa, entre Saint-Denis du Sig et Sidi Bel-Abbès, était un petit poste militaire totalement isolé. On y avait mis quatre soldats européens et quatre soldats ’musulmans’. Le lendemain du cessez le feu, revenu à Saint-Denis du Sig, je découvris au petit matin les cadavres de plusieurs de mes moghaznis sauvagement assassinés. Le temps d’évacuer les survivants et les familles dans un indescriptible désordre, la Légion, venue de Sidi Bel Abbes, entreprit de "rétablir l’ordre". Le carnage, au total, fit cent trente morts et des centaines de blessés". C’est donc sans doute pour cette raison qu’il a décidé d’honorer le colonel Jeanpierre et avec lui la Légion Etrangère !!!
Comment est-il concevable que ce politicien revendique l’amitié franco-algérienne, avec une telle démarche : cet "honneur" à ce militaire abject ou la présidence de l’association "France-Algérie" quand il cautionne le colonialisme et tout particulièrement les horreurs commises pendant la Guerre d’Algérie ? Quelle insulte au peuple algérien, à ses martyrs !!!
Il a cautionné l’intervention militaire au Mali
Peut-être veut-il concurrencer Robert Ménard, candidat du FN à la Mairie de Béziers, quand celui-ci déclare : "Sur l’Algérie, sur les mensonges propagés par trop d’historiens et tant de médias, j’ai dit ce que je pensais dans un petit livre intitulé « Vive l’Algérie française ! » ".
Et l’identité, nationale, française, doit-elle être mono-culturelle, blanche,... ??? Quelle horrible conception !!!
(1) cette expression "issus de l’immigration" ne concerne que ceux ayant des antécédents (noms, prénoms ou couleur de la peau...) indiquant une probable origine de "colonisé", pas cux dont des parents étaient italiens ou portugais ou hongrois....
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