Le 6 octobre 2011, au Cimetière du Pére Lachaise à Paris, une stèle commémorant les victimes de l’OAS a té inaugurée par le Maire Bertrand Délanoé
Le 6 octobre 2011 Le Maire de Paris inaugurait cette stèle dédiée aux victime de l’OAS
Merci, Mesdames et Messieurs, d’avoir bien voulu répondre, en nombre, à l’invitation de M. Bertrand Delanoë et de Mme Catherine Vieu-Charier. Merci d’avoir fait, parfois depuis loin et malgré la maladie, le déplacement jusqu’en ce haut-lieu du souvenir, pour y témoigner de votre attachement aux principes et valeurs qu’incarnaient celles et ceux que nous honorons aujourd’hui.
Le drapeau de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, à côté de la stèle, exprime, symboliquement, la chaleureuse présence parmi nous de son président national, M. Wladyslas Marek : il nous a quittés le 24 septembre ; hommage soit ici rendu à sa mémoire.
L’Organisation armée secrète est apparue en début d’année 1961 et a semé la terreur jusqu’en 1962 afin d’empêcher que soit trouvée la seule issue possible au conflit, celle de l’indépendance de l’Algérie.
Fonctionnant à la manière d’un syndicat du crime, l’OAS a été un creuset pour l’extrême droite : s’y sont retrouvés monarchistes, pétainistes, catholiques intégristes, nostalgiques de l’Empire colonial français et autres ennemis de la République. La plupart de ses anciens membres ou sympathisants revendiquent aujourd’hui cette filiation et assument la haine tenace qu’ils vouent au général de Gaulle : le général de Gaulle qui, il y a cinquante ans, le 2 octobre 1961, exhortait l’armée française en Algérie à rester dans le devoir et adjurait les Français d’Algérie "d’apporter leur franc concours à la naissance de l’Algérie nouvelle, celle que souhaite la France, c’est-à-dire telle qu’ils y aient leur digne place".
Dès le milieu des années soixante-dix, exploitant les lois d’amnistie sur les infractions en relation avec la guerre d’Algérie, d’anciens détenus de l’OAS se sont employés à célébrer la gloire de ceux d’entre eux qui avaient été condamnés à mort et exécutés à raison du nombre ou de la gravité de leurs forfaits. Afin de les faire passer à la postérité, des monuments ont été érigés à leur gloire dans le Midi de la France : ils y sont décrits comme des martyrs, des héros, des résistants, forme impudente de réhabilitation et de falsification de l’Histoire.
L’accoutumance à la douleur, la peur, mais aussi l’absence de soutien, n’ont que trop longtemps porté les familles de victimes de l’OAS à la résignation, à la subordination au diktat du révisionnisme, mais sûrement pas à l’oubli.
Chaque jour, en effet, nous nous souvenons des morts causés par l’organisation, des morts dont le nombre serait supérieur à 2.700 selon les estimations d’experts appartenant à la Société française d’histoire de la police :
Le Maire et le Conseil de Paris tout entier ont permis la réalisation du projet initié par l’ANPROMEVO, résolument soutenu par des mouvements et associations. Merci à leurs représentants d’être ici :
Association républicaine des anciens combattants (ARAC)
Comité Vérité et Justice pour Charonne
Coup de soleil
Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA)
Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP)
France - Algérie
France - el Djazaïr
Harkis et Droits de l’Homme
Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons
Ligue des droits de l’Homme
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
Solidarité France Pays Arabes
Le projet a été élaboré en concertation avec Mme Odette Christienne, puis avec
Mme Catherine Vieu-Charier, et en liaison permanente avec le cabinet du Maire de Paris en la personne de M. Philippe Lamy. Présenté au conseil du 20è arrondissement le 27 janvier 2011, puis, le 8 février, en Conseil de Paris, il a dans les deux cas recueilli un assentiment unanime.
La présence de cette stèle dans le voisinage immédiat du monument érigé par la Ville de Paris en mémoire de ses Morts pour la France en AFN et la dédicace dont elle est porteuse sont une incitation à l’apprentissage, par les jeunes générations, de la guerre d’Algérie, à travers la page franco-française du conflit, sans doute la plus douloureuse et la plus sombre.
Nous y voyons également un message républicain à valeur d’exemple que Paris adresse aux communes de France dont l’histoire a été marquée par l’OAS. Son dévoilement, aujourd’hui va résonner non seulement là où l’OAS a directement perpétré ses crimes et attentats, mais là aussi où les victimes de cette organisation sont nées ou ont vécu et exercé leur activité au service de leurs concitoyens.
À nos yeux, son inauguration constitue un acte fondateur de la mémoire plurielle de la guerre d’Algérie.
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Oui, le 6 octobre 2011 marquera une étape déterminante vers la reconnaissance par la Nation des souffrances endurées par les victimes de l’OAS.
Rien n’aurait été possible sans l’écoute de la ville capitale dont il convient de saluer, avec respect et gratitude, le Maire et son adjointe en charge de la mémoire ainsi que l’ensemble des élus et des services. Sans doute, aussi, cette stèle ne serait-elle pas née sur ce remarquable emplacement du cimetière du Père Lachaise si un éditeur n’avait pas - le premier et le seul - sorti de l’oubli et de l’ombre les victimes de l’OAS en faisant se rencontrer leurs descendants et, surtout, en leur donnant la parole et la plume : merci, par conséquent, aux Éditions Tirésias et à Michel Reynaud, pour qui le livre est mémoire. Merci enfin à l’artiste, au sculpteur, M. Constantin Spourdos, pour qui la matière est mémoire.
Monsieur le Maire de Paris, c’est un vrai moment de lumière que vous nous donnez à connaître en mettant à l’honneur des hommes et des femmes soumis à la barbarie de ce terrorisme dont l’image hideuse doit nous encourager à repousser toute forme de résurgence.
Jean-François Gavoury et jean-Philippe Ould-Aoudia, 2 orphelins de leur père assassiné par l’OAS pouvaient enfin poser à côté de cette stèle qui rend hommage à ces hommes qui effectuaient leur travail en citoyens républicains.
Enfin une reconnaissance officielle des victimes civiles de l’OAS. Je regrette que les noms des victimes ne soient pas inscrites, telles les stèles commémorant les morts pendant les guerres 14/18 et 39/45.
Je vous remercie pour votre site.
Annie Canavesio, fille d’Hélène Canavesio
Difficile d’inscrire près de 3.000 noms, avec le risque d’oublis, d’erreurs... Le plus important est la symbolique : à Paris, dans ce cimetière symbolique, près du mur des Fédérés, des autres stèles commémoratives
Enfin le retour de mon ami Henri Pouillot, j’en suis vraiment très heureux... quelle journée mémorable ce 6 octobre 2011 pour toutes les familles des victimes de l’OAS, et à titre personnel j’ai eu le plaisir de te rencontrer "en vrai " puisque nous avons été invité par notre ami Jean-François Gavoury.
Reçois toutes mes amitiés.
Michel Dandelot
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