De Nicolas Sarkozy à Michèle Aliot-Marie en passant par François Fillon, leur ligne politique est dictée par leur connivence avec les dictateurs mis en place et soutenu dans les états dits indépendants issus des anciennes colonies.
Ces personnages politiques à la tête de la Gouvernance politique de la France (les Sarkozy, Fillon, Alliot-Marie...) ont une même conception ’colonialiste’ des rapports entre les états devenus "indépendants" à l’issue de la décolonisation. Et leurs relations avec les dirigeants locaux sont faits de complicité, de duplicité.
Il faut se souvenir du Discours de Nicolas Sarkozy, à Toulon, le 7 février 2007 ou son courrier au "Clan-R" pour répondre favorablement aux nostalgiques de l’OAS, pendant sa campagne électorale Sa conception de colonisateur transpirait du début à la fin du discours. Le Discours de Dakar, si méprisant à l’égard des Africains, ne sera qu’une confirmation de cette conception. Et ce n’est pas par hasard, si, une fois élu il pris des vacances sur le luxueux bateau de son ami Vicent Bolloré. Ce milliardaire a fait fortune, et continue de s’enrichir, en exploitant les richesses des anciennes colonies Togo, Côte d’Ivoire... Certes ce séjour n’a officiellement rien coûté directement aux contribuables Français, mais il donnait le ton : l’amitié avec ce super colon profitant et entretenant le système de la Françafrique, enracinait les liaisons de "coquins". Mais, évidemment, en contre partie, les intérêts privés de ces "hommes d’affaires" doivent être protégés, et pouvoir progresser de façon éhontée en maintenant la misère localement.
Durant ces 50 dernières années, la France c’est tellement habituée à intervenir directement ou indirectement dans les affaires intérieures de ces pays pour qu’ils restent dans une dépendance économique, politique favorisant les multinationales françaises. Et, s’il se produit une tentative de remise en cause de ces régimes, il est alors "naturel" que la France y soit active. Le Monsieur "Afrique" de l’Elysée est toujours responsable d’une équipe qui ne rend compte qu’au Président de la République, même pas aux ministres concernés et encore moins au parlement. Certes, ce n’est plus Jacques Focard comme du temps de De Gaulle, mais les hommes qui s’y sont succédés ont utilisé les mêmes réseaux, le même système de corruption, et même, les mêmes mercenaires (comme Bob Dénard).
Alors quand MAM (Michèle Alliot-Marie) a envie de s’offrir un petit séjour au soleil pendant la période de Noël, il lui suffit de prendre contact avec ses amis Tunisiens, donc proches du clan Ben Ali. Ce n’est qu’un échange de bons services, entre amis. Elle ne fait pas autre chose que son maître à penser Sarkozy qui se fait offrir sa croisière privée, en 2007.
Pour Madame Alliot-Marie il était donc naturel de soutenir l’Ami Ben Ali : lui proposer d’écraser, y compris avec l’aide de la police française et de sa compétence, cette rébellion tunisienne qui risquait de remettre en cause les relations franco-tunisienne. L’expérience française, sur le continent africain, n’est plus à démontrer, que ce soit au Rwanda, en Côte d’Ivoire... elle intervient facilement pour "maintenir" la stabilité des régimes politiques en place afin d’éviter une remise en cause de la maitrise économique des intérêts des groupes financiers français...Et donc, pourquoi pas en Tunisie ? Comme Ben Ali, elle ne peut pas accepter que la dictature tunisienne soit remise en cause : c’est une conception fondamentale, pour elle, des rapports devant exister entre les 2 pays, mais dans l’intérêt des possédants, pas du peuple. Le jeune homme qui s’était immolé par le feu pour crier contre les atteintes aux libertés était un évènement sans importance, pour elle, à tel pont qu’elle en avait même oublié à quel moment ce fait s’était déroulé.
Quand François Fillon, part en Egypte, il concilie facilement, voyage officiel et vacances privées. Lui aussi prétexte que ce n’est pas avec l’argent public français qui a réglé son luxueux séjour hôtelier. A partir de ces échanges amicaux, comment pourrait-il contester les méthodes dictatoriales de son ami qui lui offre un séjour princier dans un des plus grands palaces ?
Moubarak, était tellement proche de cette Gouvernance politique Française que c’est lui qui fut choisi pour assumer la présidence de l’UPM (L’union pour la Méditerranée) cette structure de conception colonialiste que voulait mettre en place Nicolas Sarkozy pour mieux contrôler les évolutions politiques de cette région du monde. Les dernières évolutions tunisio-égyptiennes risquent bien d’enterrer cette initiative qui avait bien du mal à s’affirmer.
Les comportements de ces Sarkozy, Fillon, Alliot-Marie... sont l’expression naturelle de ces personnages qui ne peuvent être amis qu’avec les dictateurs enrichis et maintenus en place par les politiques américaine ou française, n’ayant qu’un objectif : permettre aux multinationales de réaliser de fabuleux profits au détriment des populations locales.
En effet la démonstration, que, même une dictature peut être remise en cause par un puissant mouvement populaire uni, ne restera pas sans conséquences pour d’autres pays de même nature. L’exemple tunisio-égyptien risque bien de servir de modèle, même s’ils ne sont pas transposables de façon identique.
Déjà en Algérie, le pouvoir en place a tenté de prendre les devants pour juguler un mouvement prévisible dans ce pays. Le chômage, en particulier des jeunes, la pauvreté de nombreux Algériens,... dans un pays riche de son pétrole, son gaz, mais dont les richesses ne profitent pas au peuple, seulement au clan au pouvoir ne peuvent être que des ferments d’une révolte populaire. Souvenons nous de l’emprisonnement de Mohamed Benchicou, ancien directeur du journal "Le Matin" pour avoir osé écrire en 2004, un livre : "Bouteflika - une imposture algérienne". Ce sont ces raisons qui ont poussé le Président algérien à prendre quelques mesures : revalorisation importante de fonctionnaires, des policiers et militaires, quelques mesures relatives aux libertés... Il n’est pas certain que la répression (un millier d’arrestations le 12 février lors des manifestations de contestation du pouvoir en place) qui s’annonce sévère, sera capable de faire taire le formidable besoin d’expression si longtemps confisqué. Il est probable que l’opposition politique ne va se contenter de ces reculs...
Il est probable qu’au Maroc également les contestations prennent de l’ampleur. Les mesurettes prises lors de la venue du nouveau roi pour assouplir les atteintes aux libertés individuelles risquent bien d’être considérées comme insuffisantes.
Ces exemples tunisio-égyptiens ne seront pas sans faire réfléchir les Bongo et consorts. Il n’est pas exclu que les mouvements d’opposition de ces pays de la Françafrique ne trouvent des appuis populaires suffisants pour se débarrasser de leurs tyrans.
Mais ne nous faisons pas d’illusion, les oligarchies financières qu’elles soient américaines ou françaises, ne s’avoueront pas définitivement battues, elles tenterons (comme elles l’ont fait en Amérique latine, en Irak, en Afghanistan...) d’aider à fomenter des troubles, des coups d’état pour tenter de maintenir leur emprise.
A force de complicités, de duplicité, ceux qui nous gouvernent actuellement se comportent comme les dirigeants des "Républiques bananières". De plus en plus, les valeurs républicaines, l’honnêteté font place à l’arrivisme, à l’enrichissement personnel...
Je ne peux m’empêcher d’illustrer cet article sans vous offrir ce magnifique dessin de Charb paru dans le journal l’Humanité du samedi 12 février dernier.
Il mériterait un commentaire complémentaire Combien de dictateurs soutenus pendant des décennies, dans ce cadre de la Françafrique, possèdent des châteaux en France : en plus des Ben ALI, MOUBARAK, les Bokassa, Bongo... ces milliardaires qui prélevaient, à titre personnel, une partie de "l’aide" destinée à leur pays !!!!
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