Henri POUILLOT
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Marignane, Une nouvelle collusion UMP / FN / Nostalgiques de l’Algérie Française
Vers une remise en place de la stèle de la honte

Le Conseil municipal de Marignane a voté, le 28 octobre 2010 une convention avec l’ADIMAD-OAS pour la remise en place dans le cimetière de Marignane le la stèle qui avait été retirée sur décision du Tribunal Administratif

Article mis en ligne le 29 octobre 2010

par Henri POUILLOT
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COMMUNIQUÉ

de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO),
de l’association Les amis de Max Marchand de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons
et de l’Association nationale des pieds noirs progressistes et leurs Amis (ANPNPA)
relatif à la délibération du conseil municipal de Marignane en date du 27 octobre 2010
portant approbation de la remise en place, au cimetière Saint-Laurent Imbert,
d’une stèle commémorant l’OAS.

L’installation en juillet 2005 d’un cénotaphe dédié à l’OAS dans l’enceinte du cimetière Saint-Laurent Imbert de Marignane (Bouches-du-Rhône), à l’initiative conjointe de l’association d’anciens activistes dénommée "ADIMAD" et du maire Daniel Simonpieri, a été à l’origine de plusieurs contentieux dont le Conseil d’État est à présent saisi.

Pour parvenir à un règlement, avant les élections cantonales de mars 2011, de la situation créée par le démantèlement de ce monument tel qu’ordonné par le tribunal administratif de Marseille le 7 juillet 2008 et devenu effectif quatre mois plus tard, l’actuel maire de Marignane, Éric Le Dissès, et le président de l’Adimad, Jean-François Collin, ont prévu la réimplantation de la stèle en question par voie de convention : le mercredi 27 octobre en soirée, le texte en a été soumis à une délibération du Conseil municipal qui en a majoritairement approuvé le principe et les dispositions.

La réinstallation du cénotaphe sur son emplacement d’origine représente à la fois :
- un refus de l’hommage de la ville à toutes les victimes, civiles et militaires, de la guerre d’Algérie ;
- une discrimination mémorielle, matérialisée, sur la stèle elle-même, par la valorisation de la présence coloniale française en Algérie et la mise en avant d’un condamné à mort de l’OAS ;
- un mépris des quelque 2.700 victimes militaires et civiles de cette organisation criminelle, parmi lesquelles des élus, des magistrats, des fonctionnaires, des enseignants, des représentants des forces de l’ordre, reconnus pour certains "Morts pour la France" ;
- un affront fait à la justice, dans la mesure où l’arrêt de la Cour administrative d’appel de Marseille d’avril 2010 qui avait consacré l’illégalité de la stèle et validé le jugement de juillet 2008 ordonnant son retrait du domaine public est frappé par l’Adimad d’un recours en cassation sur lequel le Conseil d’ État n’a pas encore statué.

En passant convention avec l’Adimad au nom de la commune, Éric Le Dissès va plus loin que son prédécesseur Daniel Simonpieri, puisque cet acte l’amène à apposer sa signature en regard de celle de Jean-François Collin, qui, en février 1962, participa, à l’intérieur de l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris, à une tentative d’assassinat dirigée contre Yves Le Tac, compagnon de la Libération et frère d’un ministre gaulliste.

Pire, Éric Le Dissès a favorisé l’apologie publique par Daniel Simonpieri des crimes de guerre commis par l’OAS ou en son nom en 1961-1962, comme en atteste l’extrait ci-après de sa déclaration durant la séance en question du conseil municipal : "[Les pieds noirs] ont le droit de fleurir leurs héros morts, militaires et civils, et aussi ceux qui, pour moi, ont choisi la voie de l’honneur, combattant celui et ceux qui avaient renié leur parole. Ils ont le droit de fleurir les noms, comme à Perpignan ou à Théoule-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes, des 119 membres engagés dans l’Organisation de l’armée secrète, commandée par le Général Salan.".

Dans les jours à venir, il appartiendra à l’autorité préfectorale, à l’autorité judiciaire, aux veuves et descendants de victimes de l’OAS ainsi qu’aux organisations et associations qui les soutiennent - au sein du monde combattant notamment - de se déterminer sur les suites à donner à l’ensemble de ces provocations.

Pour l’ANPROMEVO, Le président : Jean-François Gavoury, Pupille de la Nation

Pour l’association Les amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons - Le président : Docteur Jean-Philippe Ould Aoudia

Pour l’ANPNPA, Le président : Jacques Pradel

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