Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
Descriptif du site
Pour que des leçons de morale soient audibles et suivies.
Article mis en ligne le 14 juin 2021
dernière modification le 6 janvier 2022

par Henri POUILLOT
Imprimer logo imprimer

A l’occasion de la gifle reçue par le Président de la République, on assiste à des leçons de morale, la nécessité du respect des valeurs de la République et donc de l’institution que représente le Président de la République,...

Évidemment, on ne peut accepter de tels gestes (gifler, insulter... un Président de la République), ils sont inadmissibles, condamnables. Cependant on peut être surpris qu’un tel délit soit jugé en 2 jours, avec incarcération, alors que des procès visant de hauts responsables de l’état à un moment donné, ne soient pas encore prononcés près de 10 ans après les infractions supposées commises.

Mais je voudrais rappeler au moins 2 faits significatifs où notre Président actuel Monsieur Macron a lourdement galvaudé ces principes du respect des valeurs de la République TRES largement admis par les Français, et un 3ème où les pouvoirs publics font preuve d’un laxisme complice.
-  1er exemple : en 2018, Le Président de la République a vivement condamné l’utilisation du Gaz Sarin, des armes chimiques en Syrie. Mais la France, principalement pendant la Guerre de Libération de l’Algérie a utilisé le gaz Sarin et VX, elle a utilisé massivement le napalm contre les populations algériennes (les historiens algériens évaluent entre 600 et 800 villages rasés au Napalm). Par exemple : le village de Zaatcha, près de Constantine, qui comptait environ 800 personnes (hommes, femmes, enfants...) dès 1954, a été complètement détruit. J’ai eu l’occasion d’en visiter les ruines et le musée qui immortalise cette horreur : c’est inoubliable !!! La France n’a toujours pas reconnu et condamné ces crimes de guerre commis en son nom.
-  2ème exemple : Le 26 mars 2021, La ministre Me Geneviève Darrieussecq a déposé une gerbe au nom du Président de la République au pied du Mémorial du Quai Branly à Paris, honorant ainsi l’action de l’OAS, cette structure para militaire responsable du massacre de la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962. C’est la première fois de l’histoire de notre pays qu’un tel hommage officiel, patronné, de fait, par son Président a été ainsi organisé. Il faut rappeler que ce 26 mars 1962, l’OAS organisait une manifestation pour contester le cessez le feu mis en application une semaine au paravent. Le commando de l’OAS juché sur les toits a tiré sur les militaires, sachant qu’une riposte serait automatique, et espérant ainsi que les Pieds Noirs allaient suivre massivement pour remettre en cause ce cessez-le-feu. L’OAS a été responsable d’une tentative de putsch pour renverser la République en avril 1961, elle a commis de nombreux attentats contre de hauts fonctionnaires, des maires, des soldats de l’Armée Française... Elle a organisé un attentat contre un ministre (Malraux) puis 2 autres attentats contre le Président de la République d’alors : le Général Charles De Gaulle. Et le Président de la République actuel honore ces assassins !!! quel scandale !!!
-  3ème exemple : Des hommages sont régulièrement organisés, avec les drapeaux tricolores devant les tombes des 4 condamnés à mort et fusillés pour leurs crimes commis au nom de l’OAS (dont celui qui a tenté d’assassiner De Gaulle), et devant les stèles qui les honorent dans plusieurs cimetières. Les pouvoirs publics, les préfets en particulier, laissent faire. Des leçons de morale républicaine ne peuvent se comprendre que si des exemples venant du plus haut niveau de notre pays tiennent compte de notre passé, si les crimes commis au nom de la France sont reconnus comme tels et condamné, si l’on n’honore pas ceux qui ont tout fait pour mettre en cause Notre République. C’est la crédibilité de la France qui est en jeu, son honneur.

Des leçons de morale républicaine ne peuvent se comprendre que si des exemples venant du plus haut niveau de notre pays tiennent compte de notre passé, si les crimes commis au nom de la France sont reconnus comme tels et condamnés, si l’on n’honore pas ceux qui ont tout fait pour mettre en cause Notre République. C’est la crédibilité de la France qui est en jeu, son honneur.

Forum
Répondre à cet article


puce

RSS

2002-2024 © Henri POUILLOT - Tous droits réservés
Site réalisé sous SPIP
avec le squelette ESCAL-V3
Version : 3.79.26