Samedi 9 janvier, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’Hyper Cacher organisée par le CRIF, Manuel Valls a délibérément assimilé la critique de l’État d’Israël à l’antisémitisme.
Dans une démocratie, Monsieur Valls, la critique de la politique gouvernementale d’un Etat est un droit et ne saurait être assimilée à une forme de racisme ou de xénophobie quelle qu’elle soit.
Devant la montée grave de l’antisémitisme et de l’horreur des agressions criminelles contre les juifs, il serait irresponsable de galvauder l’indignation légitime dans une polémique politicienne mise au service de la politique colonisatrice du gouvernement israélien.
Le MRAP, qui combat depuis sa création l’antisémitisme comme toute autre forme de racisme, condamne l’amalgame grossier entre la défense des droits légitimes du peuple palestinien dans le cadre de son combat pour l’application du droit international et l’antisémitisme. Cette confusion entretenue délibérément par les soutiens à la politique israélienne est lourde de conséquences et dangereuses pour l’ensemble de la société française. C’est le gouvernement israélien qui viole le droit international et est coupable de crimes de guerre, pas le mouvement de solidarité. C’est pourquoi le MRAP demande au Gouvernement français de reconnaître enfin l’Etat de Palestine et d’intervenir pour exiger qu’Israël applique les résolutions de l’ONU .
Le MRAP, pour sa part, refuse tout amalgame et rend une nouvelle fois hommage à ceux qui en Israël se battent courageusement contre la politique coloniale de leur gouvernement, qu’il s’agisse de ces jeunes Refuzniks qui refusent de servir dans les territoires palestiniens occupés ou encore de ces jeunes Israéliens qui s’enchaînent aux oliviers pour éviter qu’ils ne soient arrachés. Il salue en particulier Nourit Peled Elhanan dont la fille a été assassinée à l’age de 14 ans lors d’un attentat suicide et qui déclare « il y a deux voix en Israël , la voix officielle totalitaire, répressive, raciste qui enferme un peuple dans des ghettos et s’empare de leurs terres, c’est la voix de la mort. Et il y a la voix des héros de notre pays, la voix du refus, la voix du dialogue, la voix de la paix. Ils ont choisi de ne pas perdre leur humanité au risque de devenir des parias dans leur propre patrie. Certains même sont emprisonnés ; ils sont les vrais héros d’Israël ». C’est aux côtés de ces « héros d’Israël » que le MRAP a choisi d’être.
Paris le 13 janvier 2016
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