Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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Colonial Tour 2015.
Article mis en ligne le 7 février 2015

par Henri POUILLOT
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L’objectif était de mettre en valeur les crimes coloniaux dont aucun n’a été élucidé, officiellement. Aucune condamnation n’a été prononcée à ce jour

Mercredi 4 février 2015 était organisé un "Colonial Tour" afin des montrer à la presse quelques lieux symboliques où des crimes coloniaux y ont été commis depuis 60 ans.

Aucun à ce jour aucun n’a été officiellement élucidé. Aucun coupable n’a eu à en rendre compte devant la justice. On sait que ce sont généralement des services secrets / spéciaux qui en sont à l’origine et souvent des collaborations entres services français et étrangers : l’un des plus médiatisés reste sans doute celui de Mehdi Ben Barka à la Brasserie Lipp sur le Boulevard Saint Germain, il y a 50 ans : les services secrets marocains en coopérations avec les français ont organisé l’enlèvement et la disparition.

Le parcours a permis de se rendre sur les lieux où Mahmoud Al Hamchari, représentant en France de l’OLP, Amokhrane Ould Aoudia avocat de militants du FLN, Mehdi Ben Barka responsable de la préparation de la Tricontinentale à la Havane, Henri Curiel militant internationaliste pour l’Algérie et la Palestine, Mohammad Boudia militant du FLN puis du FPLP palestinien, Dulcie September, représentante de l’ANC sud africaine en France, Nadarajah Mathinthiran responsable en France des Tigres de libération de l’Eclam tamoul, et Sakine Casiz, Fidan Dogan, Leyla Soylemez ces trois Kurdes assassinées il y a tout juste 2 ans.

Mais furent associés Basil Al Kubeisi (Irakien), Laïd Scbai (Amicale des Algériens) Salah Bitar, (Syrien), Ali André Mecili Algérien), Atef Bsissou (Palestinien), Redz Mazioman (Iranien), Kandiah Perinpanathan,. Cette liste non exhaustive ne concerne que les assassinats commis à Paris, et aucun n’a abouti à un jugement.

Sortir du Colonialisme a décidé de saisir la Ministre de la Justice Christiane Taubira pour permettre vérité et justice afin de faire la lumière sur ces événements tragiques, qui ont marqué l’histoire de la capitale en demandant que, pour les crimes politiques, coloniaux, il y ait imprescriptibilité de ce crimes. Un rendez-vous avec les services du ministère de la justice avait été fixé pour le vendredi 6 février après-midi. Il a été annulé au denier moment : une suite aura-t-elle lieu ?

P.S. :

Voici la lettre remise à Christiane Taubira :
Objet : Demande d’imprescriptibilité des crimes politiques

Madame la Ministre,

Depuis dix ans maintenant, un certain nombre d’associations et de partis politiques organisent chaque mois de février une semaine anti-coloniale, qui désormais est suivie par des milliers de personnes et concerne une dizaine de villes de France. Le Colonial Tour, au cours duquel un car circule avec journalistes et historiens notamment, décline le programme de la semaine qui s’attache, à chaque fois, à faire resurgir une mémoire coloniale enfouie.

Cette année, un car s’est arrêté dans les lieux emblématiques des crimes politiques commis à Paris et en France. Il fit étape où furent commis les assassinats de Mahmoud AL HAMCHARI, représentant de l’OLP en France, Amokrane OULD AOUDIA, avocat du collectif de défense des militants du FLN, Mehdi BEN BARKA, fondateur de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), Henri CURIEL, militant internationaliste, Mohammad BOUDIA, militant du FLN algérien, puis du FPLP palestinien, Dulcie SEPTEMBER, représentante de l’ANC sud-africaine en France, Nadarajah MATHINTHIRAN, responsable en France des Tigres de libération de l’Eelam tamoul, Sakine CANSIZ, Fidan DOGAN, Leyla SAYLEMEZ, militantes kurdes.

Et ce sera l’occasion de poser concrètement la question de l’impunité qui caractérise les assassinats politiques commis en France. Nous soutenons que les commanditaires étatiques des assassinats politiques sont aisément identifiables et que l’impunité qui s’attache à ces crimes est non seulement moralement insupportable et inadmissible mais en outre qu’elle favorise la répétition de tels assassinats.

Nous appelons en conséquence à ce que soit reconnue l’impunité de tels assassinats, quels que soient les développements judiciaires et les arguties juridiques. Tant qu’un assassinat politique est commis sur le sol français, les commanditaires et leurs exécutants ne doivent jamais cesser d’être recherchés et poursuivis.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre l’assurance de nos meilleurs sentiments.

Henri Pouillot
Président de "Sortir du colonialisme"

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