Jean-Marie Le PEN pourrait être aussi bien dans la catégorie des militaires que des politiques
Jean-Marie Le PEN, né le 20 juin 1928 à la Trinité sur Mer (56) est président du FN depuis sa création en 1972, il est issu de l’extrême droite, ce courant raciste, fascisant forgé par la Guerre d’Algérie. Il est moins connu, parce qu’il a toujours tenté de le camoufler, pour son passé d’officier tortionnaire pendant cette Guerre d’Algérie
Jean-Marie Le PEN fut élu député populiste en 1956, sur les listes de Pierre Poujade. Il abandonna très rapidement son mandat électif pour s’engager dans les paras avec le grade de lieutenant, afin de "casser du bougnoule". Sa haine raciste n’a pas changé depuis cinquante ans, même s’il n’ose plus employer publiquement ces termes odieux. Il s’est retrouvé affecté dans un service de renseignement, à Alger, à la Villa Susini. Il n’aime pas que l’on évoque son passé de tortionnaire. Déjà en 1985, le Journal Libération évoquait ses "exploits", il intentât un procès. Dans la République du Centre du 18 février 1985, un sous-officier français de Kabylie, qui a eu dans les services de renseignements les mêmes supérieurs que Jean-Marie Le Pen déclarait : "parce que je revendique la torture, et je garde la tête haute, je n’admets pas qu’un ancien officier de renseignements comme Le Pen attaque en justice des journalistes qui ont écrit qu’il a torturé, ce qu’ils disent est forcément vrai s’il a fait son travail..."
A plusieurs reprise il poursuivra les médias qui oseront évoquer ce passé, il perdra à chaque fois ses procès. Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002, alors qu’il se retrouvait face à Jacques Chirac, le Journal le Monde sortira un dossier complet le concernant et relatant un certain nombre de témoignages concrets le mettant en cause. Il intentera un nouveau procès contre la journaliste Florence Beaugé qui avait diligenté l’enquête. Il perdra en première instance. Il interjettera en appel. Cette seconde audience se déroulait le 16 Juin 2004, le verdict connu le 6 octobre 2004 confirma le premier jugement, les témoignages étaient tellement accablants que même son éloquence haineuse ne lui permit pas d’influencer la justice. A cette audience, il a osé accuser le Général de Bollardière de désertion devant le devoir militaire. Il a également expliqué qu’il était très fier d’avoir pu être décoré, pour ses exploits militaires en Algérie, à la Villa Susini même. Tout un symbole ! Alors ensuite il ne faut pas être surpris quand il réclame de pouvoir débattre "sereinement" sur les définitions de torture ou d’interrogatoire envers les "terroristes", et qu’il considère normal, dans ces conditions que ces pratiques doivent pouvoir être menées, y compris dans un cadre juridique les légalisant. Avec un tel président de la République, si cela devait arriver, comment ne pas craindre le pire pour les libertés individuelles pour les droits de l’homme.
Le 10 mai 2003, j’ai été invité dans l’émission : "l’Hebdo du Médiateur" sur France 2. J’avais réagi au sujet de l’émission "100 Minutes pour Convaincre" du lundi précédent où Jean-Marie Le Pen avait été la "vedette". J’ai pu à cette occasion rappeler le passé de cet officier parachutiste, tortionnaire pendant la guerre d’Algérie. Cet aspect n’avait pas été évoqué, ou si peu. Il est nécessaire de faire connaître ce passé, lui qui tente aujourd’hui de le camoufler pour ne pas ternir son image de "bon français".
Le Pen, en distillant quotidiennement des propos évoquant la chasse à l’étranger, au Maghrébin... incite, de cette manière, ses "fans" à aller jusqu’au meurtre. Ainsi, à Marseille, ses colleurs d’affiches ont tué au pistolet un jeune Comorien, et à Paris, c’est un jeune d’origine marocaine qui sera jeté à la Seine par des supporters venus dans un car affrété par le FN. Ces deux crimes ont été commis froidement sur le seul critère du faciès, à partir de ces notions de racisme dont les racines profondes viennent de cette période de la guerre d’Algérie, des pratiques qu’elle a engendrées.
Jeudi 22 novembre, sur France 2, après l’émission de "Envoyé spécial", un film de José Bourgarel "le Pen tortionnaire" a été diffusé.
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