Monsieur le Président,
En ce 50ème anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie, à l’occasion de votre voyage en Algérie, de grands espoirs se sont exprimés des 2 côtés de la Méditerranée :
Reconnaissance et condamnation des crimes liés au colonialisme
Reconnaissance et condamnation des crimes d’état : 8 mai 1945, 17 octobre 1961, 8 février 1962
Reconnaissance et condamnation des crimes contre l’humanité, en particulier pendant la Guerre d’Algérie :
* Torture institutionnalisée
* Viols
* Exécutions sommaires : corvées de bois, crevettes Bigeard...
* Villages rasés au napalm
* Camps d’internements pudiquement appelés camps de regroupement
Vérité sur la “disparition” de Maurice Audin
Reconnaissance et réparation des conditions de rapatriement des Harkis
Ouverture de toutes les archives sur cette période de notre histoire ouverte à tous les historiens, individuels...
Suppression des visas entre l’Algérie et la France permettant le libre échange entre les familles et amis si nombreux éclatés des 2 côtes de la Méditerranée.
Engagement de l’abrogation de la loi du 23 février 2005
Ces mesures prioritaires permettraient de favoriser les meilleures conditions pour un réel traité d’amitié entre les peuple Français et Algériens permettant ainsi un passé apaisé et les meilleurs perspectives , basées sur le respect mutuel, de relations entre nos 2 pays.
Après l’indécence de l’inauguration de la stèle honorant Bigeard , les récents courriers courtisant les nostalgiques de l’Algérie Française (voire de l’OAS), ... qui ont profondément choqué les Algériens et leurs victimes, ces engagements seraient alors la confirmation du premier petit pas, important, mais insuffisant relatif à la reconnaissance du 17 octobre 1961 pour un réel changement permettant à la France de pouvoir retrouver une crédibilité dans la défense des droits de l’homme, des valeurs républicaines de notre pays.
Monsieur le Président, votre voyage en Algérie sera symbolique : celui de la fraternité, ou celui du reniement. Votre élection sur le thème du “changement, c’est maintenant” prendrait alors tout son sens, celui attendu par des millions de Français et d’Algériens qui ont besoin que les plaies ouvertes avec cette période du colonialisme et tout particulièrement de cette Guerre d’Algérie se cicatrisent enfin, après ces 50 années de négationnisme historique.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.
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