Henri POUILLOT
Guerre d’Algérie, Colonialisme...
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Un Musée de l’Algérie Française
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Le Centre de Documentation des Français d’Algérie à Perpignan ne sera pas autre chose qu’un "musée" d’apologie de l’Algérie Française

Article mis en ligne le 30 janvier 2012
dernière modification le 2 février 2012

par Henri POUILLOT
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Le "Centre de Documentation des Français d’Algérie a été inauguré le 29 Janvier 2012 par le Maire Jean-Marc Pujol et le Ministre Gérard Longuet (ancien responsable du groupe fasciste "Occident"). L’ombre de Marine Le PEN était omniprésente dans cette cérémonie.

Perpignan, avec ses directions municipales perpétuent ainsi une apologie du Colonialisme, de l’Algérie Française :
- Paul Alduy alors sénateur-maire de Perpignan : En mai 1986, à l’occasion de l’inauguration du Musée du Mémorial de Sidi Ferruch à Port Vendres, après avoir dressé un bref historique du débarquement à Sidi-Ferruch, salua l’Armée française qui avait apporté à la terre d’Algérie les bienfaits du génie de la France. Il continua en parlant "des 6 à 7 mille martyrs qui ont été assassinés avant le 19 mars 1962, " ce qui a pleinement légitimé la défense des Français, c’est-à-dire les opérations que l’O.A.S. a mené à l’époque car il fallait savoir se défendre. " Avant de conclure : "Oui, Pieds-Noirs mes frères, nous vous avons compris, certains depuis très longtemps, d’autres vous comprennent aujourd’hui et nous vous devons pour avoir fécondé la terre d’Algérie, nous vous devons le plus grand des mercis, la plus vive des gratitudes."
- Le Fils, Jean-Paul, qui succéda à son père comme maire de la Ville a permis la réalisation de la Stèle à la Gloire des "martyrs" de l’OAS, les 4 condamnés à mort et exécutés, puis du "Mur des Disparus".
- Jean-Marc Pujol, dans la même lignée inaugure le musée de la nostalgie de l’Algérie Française

Le lundi 23 janvier se tenait une conférence de presse devant les grilles de ce Centre de Documentation pour contester l’orientation qui lui est donnée.

Article du journal L’Indépendant du 24 janvier 2012

© Photos Thierry Grillet

Le vent de la polémique a commencé à souffler il y a une dizaine de jours. Ravivant les braises d’une histoire toujours douloureuse, en dépit des années. Et balayant la volonté du maire de Perpignan de dépolitiser une inauguration ô combien sensible, celle du Centre de documentation des Français d’Algérie…
En réalité, pour la vingtaine de militants qui, hier matin, avait franchi les barrières de sécurité sous le regard de la police nationale, la polémique dure maintenant depuis bien longtemps. Trop longtemps. "Il y a eu la stèle du cimetière Nord en 2003, le ’mur des Disparus’ en 2007 et maintenant, ce centre des nostalgiques du colonialisme", rappelle ainsi Roger Hillel, représentant le PCF au sein du collectif.
"L’apologie du colonialisme que fait Perpignan avec sa direction municipale remonte à loin, ajoute pour sa part Henri Pouillot, ancien appelé à la Villa Susini d’Alger et auteur de témoignages sur les tortures qui y avaient cours. En mai 1986 déjà, lorsque Paul Alduy inaugurait le musée du Mémorial de Sidi Ferruch à Port-Vendres, il saluait ’l’armée française qui avait apporté à la terre d’Algérie, les bienfaits du génie de la France’. Il continuait en parlant de ’6 000 à 7 000 martyrs qui ont été assassinés avant le 19 mars 1962, ce qui a pleinement légitimé la défense des Français, c’est-à-dire les opérations que l’OAS a menées…".
"Nous voulons un lieu de mémoire partagée"
Le collectif, qui regroupe plus d’une quinzaine d’associations, n’entend pas ’en l’état’ se déplacer pour l’inauguration du centre de documentation, dimanche matin. Même s’il regrette avec véhémence la concomitance du meeting de Marine Le Pen, qui laisse planer le doute sur sa présence au couvent Sainte-Claire. Tout comme il dénonce le déplacement éventuel du ministre de la Défense, Gérard Longuet, "un des responsables du mouvement Occident, l’un des plus violents de l’extrême droite au sortir de la guerre d’Algérie".
"Nous ne remettons pas en cause la création d’un centre d’information, à condition qu’il porte sur l’histoire franco-algérienne, que ce soit un lieu de mémoire partagée et qu’il soit piloté par un comité scientifique constitué d’historiens. Comme cela avait été promis par Jean-Paul Alduy, clament d’une même voix les membres du collectif. Mais confier ce centre de documentation au seul Cercle algérianiste, c’est scandaleux. Car cela représente une subvention de 1,8 M€ au bénéfice d’une association ! Peut-être les habitants de Perpignan pourraient contester l’utilisation de ces fonds publics à des fins partisanes…".
Barbara Gorrand

Une réalisation de 1,8 Millons d’euros. Ne serait-ce pas un détournement de fonds publics à des fins partisanes ? Aux Perpignanais de répondre.

Réplique au 29 janvier

Article de Roger Hillel dans le Travailleur Catalan

23 janvier. Le collectif « pour une histoire franco-algérienne non falsifiée » a fait l’actualité avec une conférence de presse très médiatisée, une signature des ouvrages du militant anticolonialiste Henri Pouillot, une projection-débat très réussie du film « ici on noie des algériens ».

« Perpignan est en passe de devenir la capitale de l’apologie de l’Algérie française », telle est la conviction du président national de « sortir du colonialisme », Henri Pouillot , venu assister le collectif « pour une histoire franco-algérienne non falsifiée ». Il est vrai que l’engagement de la mairie derrière les nostalgiques de l’Algérie française date de plus de 30 ans.. Dans les années 80, le maire de l’époque, Paul Alduy, mettait à la disposition du cercle algérianiste des locaux dans lesquels cette association ouvrit un musée dénommé « de l’Algérie française » contenant « des objets rares rappelant l’œuvre française en Algérie ». C’est essentiellement ce fonds qui sera exposé dans le centre de documentation des français d’Algérie qui doit être inauguré le 29 janvier prochain. Ces objets ne sont pas très différents de ceux que l’on trouve dans le musée-mémorial de Sidi Feruch de Port-Vendre inauguré par Alduy père en 1986. Il y prononça un discours dans lequel il évoque « les six à sept mille martyrs qui ont été assassinés avant le 19 mars 1962, ce qui a pleinement légitimé la défense des Français, c’est-à-dire les opérations que l’O.A.S. a mené à l’époque, car il fallait savoir se défendre ». Rien d’étonnant qu’en 2003, son fils Jean-Paul devenu maire accepte, à la demande des anciens OAS de l’adimad, que soit érigée dans le cimetière du haut Vernet, une stèle à la gloire de cette organisation criminelle. Mme Simon-Nicaise, présidente du cercle algérianiste avant de devenir l’adjointe de Jean Marc Pujol, était présente à l’inauguration, de même que ce dernier venu représenter le maire de la ville. Même s’il serait exagéré de tracer un trait d’égalité entre l’adimad et le cercle algérianiste, leur porosité n’est plus à démontrer. Le cercle algérianiste n’affirmait-il pas dans son manifeste, au moment de sa création en 1973, vouloir se situer « dans la continuité des combats pour garder [à la France]cette Algérie dont elle ne voulait plus..et redonner une vigueur nouvelle à la communauté « Algérie-française », pour retremper notre foi. ». Nul doute, que cette « communauté » aura la part belle, voir même exclusive, dans le centre de documentation. Les historiens en ont été écartés par le nouveau maire, Jean-Marc Pujol, aussi est-il à craindre, que la version des 132 années de la présence française en Algérie sera peu compatible avec la vérité historique. Pour contrecarrer cette vision frauduleuse de l’histoire franco-algérienne, le collectif « pour une histoire franco-algérienne non falsifiée » se propose de faire appel à des historiens avec l’objectif de restituer ces 132 années de colonialisme français dans toutes ses facettes, et à partir de là de faire prendre conscience au public le plus large des responsabilités historiques écrasantes de la France.
Inauguration du Centre de Documentation des Français d’Algérie à Perpignan

Message du Président de la République

Lu par M. Gérard LONGUET, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le dimanche 29 janvier 2012

Mes chers compatriotes, mes chers amis,

J’aurais aimé être parmi vous ce matin alors qu’est inauguré le musée consacré aux souvenirs des Français d’Algérie, dans cette ville de Perpignan, qui a su accueillir chaleureusement tant de rapatriés et s’est toujours trouvée à vos côtés. Les circonstances m’en ont empêché. La crise grave qui frappe notre pays comme l’ensemble des pays européens me contraint à préparer et à mettre en place sans attendre des mesures énergiques pour y faire face. Vous comprendrez, j’en suis sûr, que je ne pouvais quitter Paris aujourd’hui. Mais soyez-en assurés, notre rendez-vous n’est que différé.

J’aurais voulu vous affirmer, à vous dont la plupart se trouvaient avec moi à Toulon il y a cinq ans, le 7 février 2007, que je ne changerais pas un mot, pas une virgule à ce que je vous avais dit alors.

Je m’étais engagé auprès des rapatriés à tout faire pour que soit rétablie la vérité sur leur histoire, et que cette histoire, l’oubli ne vienne jamais l’ensevelir.

Vous le savez, je me suis toujours opposé à toute forme de repentance. Les hommes et les femmes qui sont partis s’installer en Afrique du Nord pour y travailler et fonder des foyers, loin d’être frappés d’opprobre, méritent notre reconnaissance ; en développant l’économie de ces nouveaux territoires, ils ont œuvré à la grandeur de la France.

Ils ont bâti des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux, ils ont cultivé des sols arides, ils y ont planté. Poursuivant leur œuvre, leurs descendants ont tout donné à la terre sur laquelle ils étaient nés.

Leurs mérites je les connais et j’ai toujours veillé à mener une politique qui en soit respectueuse, en demandant notamment à la Mission interministérielle aux rapatriés de rester en permanence à l’écoute de vos grandes associations nationales.

La loi du 23 février 2005, voulue par un gouvernement auquel je participais, si décriée par les adeptes de la repentance, a permis de prendre en compte les attentes justes, exprimées depuis longtemps par les rapatriés.

Je puis ainsi vous affirmer que le 5 décembre est et restera l’unique date de commémoration et d’hommage de la Nation à tous ses enfants tombés pour la France en Afrique du Nord, avant et même après le cessez-le-feu. Vous le savez j’ai voulu, comme vous me l’aviez demandé, que les victimes civiles, notamment celles de la rue d’Isly, ainsi que tous les disparus, soient justement associés à cette journée nationale.

Vous gardez dans votre chair, vous, rapatriés et harkis, le souvenir douloureux de cette année 1962. Je veux que l’ensemble des Français, notamment les plus jeunes, sachent ce qu’ont été les épreuves, l’exil et le déchirement des Français d’Afrique du Nord au moment de leur rapatriement en métropole.

Je veux que la mémoire de ceux qui ont dû quitter, au prix d’une douleur et d’une souffrance indicibles, la terre qui les avait vus naître, soit préservée, respectée et défendue. Aussi ai-je attaché beaucoup d’importance à la mise en place de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, ainsi qu’à l’ouverture des archives pour que les Français puissent mieux connaître et mieux comprendre la réalité de cette période de notre histoire, si souvent déformée par une analyse sommaire et sectaire des événements qui l’ont marquée.

Oui, la France a le devoir de reconnaître le courage, la dignité et les sacrifices des rapatriés et d’honorer leur mémoire et leur culture.

C’est dans cette volonté de ne pas laisser insulter l’Histoire que s’inscrit la proposition de loi présentée par Raymond Couderc, adoptée à l’unanimité par le Sénat, visant à sanctionner pénalement les injures et les diffamations à l’égard des harkis. C’est à l’Assemblée Nationale de se prononcer maintenant. Elle le fera le 13 février prochain.

Vous estimez sûrement que beaucoup reste encore à faire et que toutes ces avancées restent fragiles, car rien n’est définitivement acquis si l’on n’y prend garde. J’en suis bien conscient. C’est pourquoi, j’aurai toujours cette même volonté de défendre la mémoire de tous les Français rapatriés, qu’ils soient pieds-noirs ou harkis, afin que leur histoire ne soit ni dénaturée ni oubliée.

J’aurai prochainement l’occasion et le plaisir de vous le dire et de m’adresser à vous tous, mes chers compatriotes, mes chers amis, lors d’un déplacement dans quelques semaines.

D’ores et déjà, je vous affirme que cette année 2012, cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, sera l’année du souvenir et de recueillement, sûrement pas celle de la repentance.

Nicolas SARKOZY

P.S. :

Gérard LONGUET, lors de cette inauguration s’est fait huer lorsqu’il a prononcé le nom de De Gaulle, mais son passé d’ancien responsable du Groupe "Occident" (cette organisation fasciste issue de la Guerre d’Algérie) lui a permis de regagner les faveurs du public en évoquant la nécessité que "nos compatriotes de métropole sachent ce qu’a été cette formidable aventure" de la présence française en Algérie. Mais c’est quand il a reconnu que la France n’avait pas tenu la parole faite aux rapatriés qu’il s’est attiré une ovation puis de nouveau quand il a entonné le "Chant des Africains" (au lieu de la Marseillaise) devenu "l’hymne" de l’OAS.

C’est une constante, une doctrine dans le sarkozysme :
- La colonisation a été un bienfait pour les peuples colonisés !!!
- dans son voyage en 2007 en Algérie, avec cynisme il déclarait : "Les jeunes générations n’attendant pas que leurs dirigeants"qu’ils se mortifient pour les erreurs passées".

Quelle honte pour les victimes et pour la France.

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