A la suite de la découverte de ces "anomalies" dans cette liste des victimes du 26 Mars 1962, je me suis adressé au Maire qui m’a répondu.
à Monsieur Daniel MANSANTI, Maire de Théoule sur Mer
Objet : Mémorial "Notre Dame d’Afrique"
Monsieur le Maire,
J’ai eu l’occasion, il y a quelques mois de passer dans votre ville et de me rendre au mémorial "Notre Dame d’Afrique" réalisé à l’initiative de l’ADIMAD-OAS.
Deux catégories de personnes y sont en particulier honorées :
1er- Quatre criminels ayant appartenu à l’OAS, jugés, condamnés à mort et exécutés en raison de la gravité de leurs forfaits. Il est choquant qu’un tel "hommage" soit rendu sur le domaine public à d’anciens terroristes et ont donc y voir là une sorte d’apologie de crime de guerre, condamnée par les tribunaux.
2ème- les victimes déclarées mortes au cours de la manifestation du 26 mars 1962, Rue d’Isly à Alger.
D’après les recherches que j’ai effectuées, j’ai constaté que cette liste comporte des erreurs grossières :
2 fois les deux même personnes Philippe Gautier et Georges Van den Broeck (avec juste une petite différence orthographique sur le nom).
2 femmes : Francine Dessaigne et Marie-Jeanne Rey qui ont co-rédigé un ouvrage en 1994 soit 32 plus tard, sans doute ressuscitées.
3 personnes citées pour lesquelles l’Association des Victimes du 26 Mars 1962 déclare qu’il n’y a "aucune certitude".
5 personnes qui seraient décédées l’une le 22, deux le 23, une le 24 et une autre le 25 mars 1962 et donc pas lors de la manifestation du 26 mars suivant.
3 autres personnes qui ne sont pas reconnues comme des victimes de cette manifestation par cette association des Victimes du 26 mars 1962.
Au total, 64 noms alors que le ministère n’en reconnait que 49, et que des doutes existent sur certains cas retenus officiellement.
Certes, cette réalisation spectaculaire de ce Mémorial de "Notre Dame d’Afrique" pourrait être une curiosité touristique, mais elle dénote d’une certaine forme d’apologie du crime en considérant que ceux qui ont été condamnés à mort sont considérés sur ce mémorial comme des martyrs. Qu’une liste qui prétend commémorer des victimes d’une manifestation du 26 mars 1962 comporte autant d’erreurs grossières est significative d’une volonté politique de ré-écriture, une falsification de l’histoire. C’est une instrumentalisation de la mémoire d’hommes et de femmes, morts dans des conditions tragiques, une manipulation honteuse.
Il convient donc, Monsieur le Maire :
de faire procéder à l’enlèvement de la plaque d’hommage à quatre assassins ayant appartenu à une organisation terroriste et raciste,
de corriger les erreurs sur la liste des victimes du 26 mars 1962.
En attendant votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, mes sincères salutations.
Théoule sur Mer le 30 Avril 2010
Monsieur,
J’ai bien reçu votre courrier dans lequel vous évoquez le mémorial "Notre dame d’Afrique"et certaines anomalies que vous avez constatées sur ce monument.
Je ne souhaite faire aucun commentaire sur ce dossier et vous invite, si vous le souhaitez, à saisir le Ministère de l’Intérieur pour les faits que vous évoquez et éventuellement le procureur ou toutes autres autorités compétentes en la matière.
Par ailleurs, je vous invite à prendre contact avec Monsieur Claude ROCHETTE -Président de l’Association du Mémorial de Notre Dame d’Afrique - 94 Impasse des Lauriers - Le Clos St Joseph - 84120 PERTUIS.
Pour ce sui me concerne, sachez que ce mémorial a été édifié sous le mandat de mon prédécesseur sur un terrain totalement privé.
En espérant vous avoir donné toutes informations utiles,
Je vous prie de croire, Cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Daniel MANSANTI